L’Insee a publié, le 30 août 2013, deux études (à télécharger ci-dessous) portant, d’une part, sur la comparaison des taux d’emploi entre hommes et femmes en 2011 et, d’autre part, sur la situation des femmes qui ont cessé leur activité professionnelle pour rester au foyer, en traçant l’évolution du portrait de la « femme au foyer » depuis 20 ans.
- La crise impacte l’emploi des femmes
Selon l’Insee, en 2011, le taux d’emploi en équivalent temps plein (ETP), qui prend en compte le temps partiel, était de 74 % pour les hommes, contre 59 % pour les femmes, soit 15 points d’écart. Les femmes sont cinq fois plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel (30 %, contre 6 %).
L’Insee signale également que, depuis la crise de 2008, les taux d’emploi féminins se dégradent pour les trentenaires et stagnent pour les quadragénaires.
- La situation des jeunes femmes sans diplôme est plus difficile que celle des jeunes hommes sans diplôme
La situation de l’emploi des jeunes femmes sans diplôme est particulièrement préoccupante. Ainsi, en 2011, alors que le taux d’emploi en ETP des hommes âgés de 20 à 29 ans non diplômés n’était que de 52 %, chez les femmes, il n’atteignait même pas 30 %.
Le temps partiel occupe par ailleurs une large place, puisqu’il concerne 44 % des femmes non diplômées de 20 à 40 ans. De plus, il est souvent subi : c’est le cas pour 23 % des femmes sans diplôme sans enfant et plus de 50 % des femmes sans diplôme ayant un ou des enfants.
- La précarité de l’emploi entraîne la cessation d’activité des femmes
En 2011, 14 % des femmes âgées de 20 à 59 ans, non-étudiantes, étaient des femmes au foyer (vivant en couple, ne travaillant pas et n’étant pas au chômage), contre 24 % en 1991. Le nombre de femmes au foyer n’a donc cessé de diminuer, en raison principalement de la progression de l’activité féminine.
L’étude montre que, si la proportion des femmes au foyer contemporaines à avoir exercé une activité professionnelle dans le passé est quasiment la même qu’il y a 20 ans (79 % en 2011, contre 76 % en 1991), les motifs de cessation d’activité ont évolué.
Alors que, en 1991, 59 % des femmes au foyer déclaraient avoir cessé leur activité pour des raisons personnelles, en 2011, elles n’étaient plus que 21 %. La raison majoritaire actuelle d’inactivité est devenue la fin d’un CDD : 35 % des cas en 2011, contre 10 % en 1991. Les licenciements occupent également une place plus forte qu’avant dans la cessation d’activité : de 4 % en 1991 à 11 % en 2011.
Ainsi, avec un passé professionnel davantage marqué par des CDD qu’auparavant, certaines femmes se décourageraient de retrouver un emploi et deviendraient alors inactives. La naissance d’un enfant peut également expliquer la cessation d’activité. Cependant, note l’Insee, en 2011, 43 % des femmes au foyer n’avaient pas d’enfant mineur.
- Les études de l'INSEE :