Au 30 juin dernier, 33 107 Emplois d'avenir ont été signés, soit seulement un tiers de l’objectif annuel fixé à 100 000. Ce nouveau dispositif participe à la politique de l’Etat d’inversion de la courbe du chômage, au même titre que les contrats de génération et la loi sur la sécurisation de l'emploi.
Ce dispositif a pour ambition d’améliorer l’insertion professionnelle et l’accès à la qualification des jeunes peu ou pas qualifiés. Ces derniers représentent en effet un grand nombre des nouveaux demandeurs d'emploi arrivant sur le marché du travail chaque année, et l’Etat souhaite solutionner ce problème en soutenant notamment la création de 150 000 Emplois d’Avenir d’ici 2014.
Les Emplois d’avenir concernent les jeunes âgés de 16 à 25 ans (ou 30 ans pour les travailleurs handicapés), peu ou pas diplômés, et à la recherche d’un emploi, ainsi que ceux qui, demandeurs d'emploi depuis plus d’un an, disposent d’un diplôme allant jusqu’au bac+3 et résident en Zone Urbaine Sensible, en Zone de Revitalisation Régionale ou en outre-mer. Les employeurs du secteur non-marchand ayant des activités d’utilité sociale ou de défense de l’environnement sont essentiellement concernés, mais également certaines entreprises privées exerçant dans des secteurs d’activités ciblés. L’intérêt de ce dispositif est qu’il permet à ces jeunes l’accès à un CDI ou à un CDD de 1 à 3 ans, sur la base d’un contrat à temps plein. Ils bénéficient également d’une formation pour apprendre un métier, et de la reconnaissance des compétences ainsi acquises. Du côté des employeurs, il permet d'obtenir une aide de l’Etat pour 3 ans à hauteur de 75% du SMIC pour les entreprises du secteur non-marchand, de 47% pour les entreprises d'insertion et de 35% pour celles du secteur marchand. En contrepartie, l’employeur s’engage à encadrer et à accompagner un jeune inexpérimenté, ainsi qu'à assurer sa professionnalisation via la mise en œuvre d’actions de formation. L'employeur dispose également du conseil des missions locales, de Pôle Emploi ou de Cap Emploi.
A la fin du premier semestre 2013, après 8 mois d'application, le constat est que ce dispositif ne semble pas encore avoir séduit toutes les entreprises. Si le Ministre du travail, monsieur Michel Sapin, semble confiant sur le nombre de nouveaux contrats qui seront signés d’ici à la fin de l’année, le débat est ouvert sur le potentiel de cet outil, notamment pour les entreprises du secteur marchand. En effet, sa lourdeur administrative, l’obligation d’assurer la formation du jeune et le peu de pourcentage d’aide de l’Etat (deux fois moins que pour les entreprises du secteur non-marchand) apparaissent comme des freins pour son application dans le secteur privé. De plus, Monsieur Pottier, président de la commission formation éducation de la CGPME, souligne que si permettre aux jeunes peu ou pas qualifiés de rejoindre le marché du travail est essentiel, « la vraie difficulté reste la création d’emplois », surtout dans un contexte de crise. "Quand il n’y a pas d’activités, il n’y a pas d’embauches, que le contrat soit subventionné ou pas", affirme la direction de l'association d'entrepreneurs Croissance Plus.
Afin de doper le marché, l’effort est alors fait sur l’élargissement des secteurs marchands concernés par ce dispositif. Ainsi, des arrêtés préfectoraux ont été réécrits et certaines régions, comme le Rhône Alpes, l’ont ouvert à toutes les entreprises. Le ministère a également engagé des discussions avec les grands groupes de conventions nationales, mais l’ampleur des dispositifs de formation qu’il implique et qui sont à la charge des employeurs apparait être un problème important.
Pour Monsieur Sapin, le rythme calendaire des embauches de nombreuses collectivités devrait permettre dès septembre l'augmentation du nombre de contrats signés. Il croit également à une plus forte mobilisation des entreprises pendant le dernier semestre, celles-ci appréhendant désormais mieux ce dispositif et ses enjeux. Pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, plus de 66 000 nouveaux Emplois d'Avenir devront être signés d'ici à la fin de l'année 2013.