24 juin 2019 - La réforme de l'assurance chômage vient une nouvelle fois percuter les plus précaires.
Communiqué, 24 juin 2019
La réforme de l'assurance chômage vient une nouvelle fois percuter les plus précaires.
Après l'échec des concertations menées par les partenaires sociaux, le Gouvernement a annoncé le 18 juin dernier les mesures qui seront appliquées dès novembre 2019 pour réformer l'assurance chômage et ces mesures stigmatisent une fois encore les travailleurs précaires !
En décembre dernier déjà, le Gouvernement avait publié un décret en plein congé de Noël augmentant les sanctions à l'égard des chômeurs refusant deux offres d'emplois raisonnables. Aujourd'hui les nouvelles règles d'indemnisations viennent percuter de plein fouet les travailleurs précaires qui cumulent les contrats courts et les périodes de chômage. Désormais, il faudra avoir travaillé 6 mois durant les 24 mois précédents contre 4 mois sur les 28 mois précédents actuellement pour percevoir des indemnités. Ce changement fera beaucoup de perdants et notamment chez les salariés les plus précaires qui rencontrent des difficultés à cumuler des heures de travail et qui, en même temps, ont le plus besoin de l'assurance-chômage. Les jeunes entrant dans la vie active avec des contrats courts, ou les femmes isolées ne pouvant cumuler des heures de travail équivalentes à un temps plein seront les grands perdants de cette réforme.
De plus, les personnes qui pourront prétendre au chômage, percevront des indemnités largement diminuées. Les règles d'indemnisation, seront, encore une fois, préjudiciables pour les plus précaires et les personnes ayant les emplois les moins stables : actuellement calculées à partir des jours travaillés seulement, elles le seront à partir du revenu moyen des mois où un salarié a travaillé, même si ce mois contient des jours/semaines non travaillés.
COORACE, dénonce largement les économies réalisées sur le dos des plus précaires, ceux-là même pour qui le système de protection est essentiel pour les maintenir à flot. Diminuer les indemnités des travailleurs contraints à des contrats courts poussera une grande partie de la population précaire à la grande pauvreté. Il n'y aura donc pas de réelles économies réalisées pour l'Etat, puisque les coûts évités pour l'assurance chômage se répercuteront sur les budgets alloués aux minimas sociaux et à la lutte contre la grande pauvreté.
Il est urgent de ne pas mettre à mal notre modèle français de protection et de ne pas précariser plus encore les chômeurs et les travailleurs précaires que notre réseau accompagne chaque jour vers la formation et l'emploi pérenne.